Tendances Poitou a eu le grand plaisir d’interviewer Nicolas Guilloteau aka Dj One UP, Dj et beatmaker, qui a fait ses débuts derrière les platines à Poitiers.
À l’occasion de la sortie de son nouvel album « Heritage », nous avons échangé sur ses débuts, ses inspirations, et ses futurs projets.
Interview du 12/04/2021
Salut One Up, nous sommes heureux d’échanger avec toi aujourd’hui. Pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?
Bonjour à tous ! J’ai commencé à toucher aux platines en 2000 à Poitiers. À ce moment-là, avec mes deux meilleurs potes, Florian aka DJ Letiks et Meryll aka DJ Clecktik, notre objectif était de reproduire les enchaînements de nos disques hip-hop préférés. À force de pratique, nous avons par la suite monté un collectif, « From Scratch ».
Plus jeune, je faisais du breakdance avec ma sœur et mes cousins, et c’est aussi pour ça que je me suis naturellement tourné vers la musique hip-hop.
J’ai commencé les battle en 2003.
Nantais depuis 2007, j’ai fait mon premier battle international en 2009.
En 2013-2014, je me suis lancé dans le travail de création musicale pour d’autre projet. À cette époque, je consacrais la moitié de mon temps à la partie « artistique », à travers les battle de danse hip-hop, et l’autre moitié à la partie « atelier » avec l’association que j’ai créé « From Scratch ».
À partir de 2015-2016, mon travail s’est orienté essentiellement vers les battle de danse. J’ai participé à de nombreux événements nationaux et internationaux.
Aujourd’hui, je fais moins de battle mais, je participe toujours à différents projets de création avec des compagnies de danse ou encore avec Frédéric Billy, de la compagnie « Ça va sans dire », qui est un compteur pour enfants, par exemple.
Tu es aujourd’hui reconnu mondialement, quelles ont été les moments clé qui ont fait décoller ta carrière ? Comment as-tu pris conscience de ta renommée ?
J’ai eu l’occasion de mixer pour de gros événements au niveau national, notamment le Battle OPsession où j’ai joué pendant les finales en 2010. C’est ce qui m’a ouvert de nombreuses portes par la suite.
Je ne sais pas quand, et si, j’ai pris conscience de ma renommée (c’est un peu orgueilleux de dire ça, non ?), mais c’est vrai qu’aujourd’hui, j’ai la possibilité d’échanger et de côtoyer des personnes que j’admirais déjà il y a 20 ans. Et c’est sûr que c’est plaisant d’être une source d’inspiration pour la nouvelle génération mais, ce qui me plaît le plus c’est de pouvoir échanger avec eux, cela me permet de rester à la page, de me motiver et de garder cet esprit compétitif qui est un peu à la « source » des battle.
Peux-tu nous parler de ton processus créatif avant et pendant un battle de danse ?
En général, je prépare une sélection de morceaux environ 5 à 6 semaines avant l’événement. La sélection, je la fais en partie en fonction de l’événement, du lieu, des juges et des équipes de bboy et bgirl. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’improvisation ou que je me limite au niveau créatif, mais cela me permet d’avoir une bonne « base de travail ».
Lors de l’évènement, à chaque début de battle, je sais toujours quels sont les deux premiers morceaux que je vais lancer, mais par la suite… C’est freestyle ! Ce qui n’est pas sans me mettre parfois en difficulté, mais c’est aussi ce qui me plaît. J’ai toujours l’envie et la volonté de me dépasser.
Tu viens de sortir un nouvel album vinyle « Heritage », quelle a été ta démarche créative ?
J’ai déjà sorti d’autres albums mais, avec celui-ci, je voulais montrer le fruit de mes 20 années de travail, d’expériences et d’influences de tous horizons.
« Héritage » est composé de 10 morceaux dont 5 que j’ai travaillé avec Simon Bismuth (batterie) et Victor Gonin (guitare), avec lesquels nous formons le trio « Slapback » depuis 2015. J’ai aussi collaboré avec Jérémy Naud (clavier) et Hugo Maciel (basse). Il a été enregistré dans mon studio, à la maison, et est distribué par le label indépendant rennais Stereophonk.
Cet album est le fruit de mon expérience et d’un mélange de cultures musicales. En l’écoutant, vous retrouverez des influences africaines à travers des chants et des percussions, des sonorités indiennes mais aussi du rock 70’s et bien sûr du hip-hop.
L’album « Heritage » est disponible sur toutes les plateformes, Spotify, Itunes et Apple Music.
Et également en série limitée en vinyle, 300 exemplaires seulement ! La pochette a été réalisée en sérigraphie, une belle création de Aple76, graphiste et photographe de grenoble issu de la culture hip-hop.
Quelques exemplaires vinyles sont encore disponibles sur www.stereophonk.bandcamp.com
C’est un peu la question délicate de ces derniers temps, comment travailles-tu en période de crise sanitaire ?
Je me suis réorganisé ! Pas vraiment le choix !
Je suis un globe-trotter, ce que j’adore dans mon travail, c’est de pouvoir faire des rencontres et des échanges. Forcément, tout cela a été remis en cause avec la crise sanitaire, mais cela m’a permis de me lancer à fond sur l’album qui ne devait pas sortir si tôt à l’origine.
Depuis fin octobre, j’ai de nouveaux projets artistiques qui me motivent beaucoup, mais j’ai quand même hâte de pouvoir repartir sur les routes !
Tu nous parlais tout à l’heure de l’association « From Scratch » que tu as créé pour développer un projet culturel et pédagogique autour de la pratique du djing et de la MAO (Musique Assistée par Ordinateur). Qu’est ce qui t’a donné envie de la créer ? Avec la crise, continues-tu ce projet à distance ?
En 2004 j’ai fait une formation d’éducateur/animateur et j’ai commencé à donner des cours en 2005. J’avais envie de partager, de donner des outils de compréhension de ma culture musicale et de mon métier à ceux qui le souhaitent.
J’ai créé l’association « From Scratch » en 2009 en référence au collectif de mes premières années, et je continue l’aventure encore aujourd’hui.
Je fais quelques ateliers à distance de MAO avec ceux qui sont assez à l’aise, mais, avec la crise sanitaire, cela reste très limité.
Quels sont tes envies/ projets pour l’avenir ?
J’ai plein de projets ! Et d’envies !
Je veux sortir un second album en 2021 dans les pas de « Heritage ». J’ai déjà 2-3 morceaux enregistrés pour ne rien vous cacher.
J’ai très envie de repartir en tournée bien sûr ! Dès que ce sera possible. Et faire des lives avec le collectif « Slapback ».
J’ai aussi des projets en collaboration avec DJ L.Atipik (1re Femme Championne de France DMC), qui est nantaise comme moi, et dont l’univers artistique correspond au mien.
Et pleins d’autres encore !
Un grand merci de toute l’équipe Tendances Poitou à Dj One Up pour cette interview !
N’hésitez pas à commander son album vinyle sur : www.stereophonk.bandcamp.com
Ou retrouvez-le en téléchargement sur les plateformes :
Spotify, ITunes et Apple Music.
Toute l’actu de Dj One Up :
djoneup.fr
Facebook/djoneup
Instagram.com/djoneup
Youtube
Retrouvez d’autres interviews dans notre rubrique : toute-les-actus