On a souvent rapproché ces deux chefs d’œuvre de la musique sacrée du 20 ème siècle que sont les requiem de Duruflé (1947) et de Fauré. Pourtant, ils émanent de perspectives très différentes, quant au fond et à la forme : alors que Fauré, l’agnostique, propose l’atmosphère éthérée de ce qu’il a appelé lui-même une « berceuse de la mort », Duruflé, le croyant, compose, selon ses mots, «  une véritable prière chrétienne (où s’exprime) l’angoisse de l’homme devant le mystère de sa fin dernière » néanmoins sublimée par « l’envoi de l’âme vers le Paradis » qui clôt ainsi cette œuvre sous le signe de l’espérance. C’est au plus profond de la tradition grégorienne que Duruflé puise son inspiration en s’appuyant explicitement sur les thèmes et le déroulement de la Messe des Morts.

Autour du requiem, et pour donner un aperçu plus  large de l’œuvre de Duruflé, on entendra ses quatre motets à capella ainsi que deux pièces pour orgue. Deux motets pour soprano et orgue compléteront ce programme ; l’un de Jehan Alain et l’autre de Alfred Desenclos, compositeurs dont le style nous paraît procéder d’une esthétique très proche de celle de Duruflé.